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  • Carolina Orozco

Notre programme émotionnel commence dans le ventre de la mère.



Notre façon de voir la vie et de la sentir, peut-elle avoir une origine dans ce que notre mère a vécu durant sa grossesse ?

« Je me sens souvent angoissé, inquiète, sans comprendre pourquoi j'ai ce sentiment permanent de ne pas être à ma place », c’est comme ça que Lucy m’expliqua ce qui n’allait pas. C’est au cours d’une séance où elle revoyait ce qui avait été l’accouchement de sa mère et le sentiment qui l’accompagna, qu’elle comprit ce qui lui arrivait. Pour sa mère, ce fut un moment d’angoisse et de solitude, car personne ne lui prêtait attention au moment où elle allait accoucher. Les infirmières dans le hall d'accueil lui faisaient comprendre que se n’était pas le moment, qu'elle n’avait pas à être là. L’enfant n'entendant rien de cela, était prêt à sortir et poussait dans son utérus. Celle-ci ne sachant que faire, fermait les jambes pour retarder son arrivé. D'un côté l'enfant poussait pour sortir et de l'autre la mère contractait pour l'en empêché. L’enfant garda l’empreinte émotionnelle de ce moment-là. Un sentiment de ne pas être à sa place et désiré, de ne pas avoir suffisamment d’importance, l’angoisse de l'inconnu et la volonté de se battre pour exister marqua l'arrivé de Lucy.

Rien n’arrive par hasard… Depuis notre conception, de l’expérience de nos premières émotions, jusqu'à nos choix d'adulte, tout est enregistré. Derrière tout cela, de l’autre côté du miroir de ce que nous ne voyons pas il y a notre histoire.

Notre vécu intra-utérin et notre naissance laissent les traces des émotions qui l’accompagnent.

La connexion qui existe entre la mère et son enfant est cruciale pour le bon développement émotionnel de celui-ci. Pendant que l’enfant grandit dans le ventre de sa mère, ses cellules reçoivent des stimuli d’information de toute sorte. Immergé dans le liquide amniotique, celui-ci est comme un champ énergétique d’où, il perçoit les informations extérieures de son environnement, les émotions et sentiments que la mère ressent sous forme de vibrations.

On parle souvent de l’importance pour la mère de bien se nourrir et ainsi apporter les nutriments nécessaires à la fabrication du futur enfant. Qu’en est-il de tout le reste de ce qu’on ne voit pas, de ce que nous ne mesurons pas et qui est pourtant là. Les émotions, les pensées… Tout cela aussi se transmet.

Ainsi, si une mère est angoissée et a peur de manière continue, le fœtus qui recevra cette information sans comprendre pourquoi, devra le cas échéant y faire face pour s'en libérer si cela pèse trop en lui. Toutes les émotions vécues conscientes ou inconsciente selon leur intensité et le moment peuvent laisser des traces. De plus, une émotion n'est qu'un partie de l'information, sans savoir la déchiffrer et comprendre à quoi elle correspond, on se retrouve victime de celle-ci et de tout ce qu'elle garde. Il manque une pièce dans le puzzle, pour comprendre ce je-ne-sais-quoi qui nous embête et que l'on n'identifie pas.

Au moment de la conception d’un enfant, la responsabilité de la mère est d’autant plus grande, car sa propre expérience et choix, va déterminer l’expérience future de son enfant et conditionner les possibilités qu’il aura ou non. Comprendre cela, est pour moi fondamental pour l’évolution de la vie et de l’individu en particulier. Apprendre à se connecter avec son bébé d’une manière consciente et aimante est nécessaire. Lui parler en toute honnêteté, lui expliquer ce qu’elle vit et pourquoi. L’enfant pourra ainsi sentir que cette émotion ne lui appartient pas et qu’en plus, il y a une raison à cela qui n’a rien à voir avec lui. Et si en plus, la mère apprend à évacuer ses émotions négatives, l’enfant pourra sentir ce que c'est, comme celle-ci se présente et comment elle s'en va. L’éducation émotionnelle peut ainsi commencer dès le ventre. Rappelons que nous sommes depuis le premier stade, des êtres émotionnels, et qu’une émotion, c’est juste de l’information.

Ce processus d’enregistrement de nos mémoires ne s’arrête pas là et se poursuit tout au long de l’enfance et de l’adolescence. De 0 à 6 ans, nous sommes en téléchargement constant d’informations, sans conscience et dans l’innocence. Nous devrons par la suite nous débrouiller pour en faire le trie et leur donner un sens.

Lucy ne comprenant pas ce qu’elle ressentait et cherchait à s'en protéger. En grandissant, elle voyait sa mère comme une personne faible à qui elle ne voulait pas ressembler. Voici comment elle vivait cela une fois adulte.

  • Situation : mère qui ne se défend pas, qui ne fait pas entendre sa voix.

  • Sentiment : angoisse, doute, sentiment de rejet, de ne pas être proteger, solitude…

  • Discours mental : si je veux vivre, je ne peux compter que sur moi

  • Décisions : je serai forte, ne me laisserai pas faire et je ferai entendre ma voix.


Tout cela était inconscient jusqu'à ce que nous le faisions conscient et y mettons des mots.

Cette mémoire et la stratégie qui l’accompagne s’enregistrent dans notre subconscient et s’activent avec n’importe quel stimulus extérieur qui peut faire écho à ce qui est enregistré. Nos comportements, sensations et pensées vont correspondre à la stratégie adoptée. Lucy est une femme dont sa nature est d’être aimante, sensible et non de douter et de contrôler pour se protéger.

Il n’est pas rare de prendre un traumatisme pour un trait de caractère. Ceux qui font ce genre de thérapie, on dit d’eux qu’ils ont changés, je préfère dire qu’au contraire, ils se sont retrouvés.

La vie, dans son infinie sagesse, nous replace dans des histoires qui font écho à la nôtre pour que nous puissions nous en libérer quand celles-ci font trop mal. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne crois pas au hasard. C’est un peu le « jeu de la vie» auquel personne n’échappe et qui nous permet de grandir, d’évoluer si nous savons l’accepter.

Carolina Orozco

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