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  • Carolina Orozco

L'origine de l'intelligence émotionnelle



On nous a longtemps fait croire que seulement ceux qui avaient de bonnes notes à l'école étaient intelligents.

Puis on a défini que l’intelligence, le sens moral et la conscience de soi, sont les facultés les plus hautes de l'esprit humain et sont directement en lien avec notre intellect.

Ce qui est troublant, c'est que toutes ses aptitudes ont des origines communes, et contrairement aux idées reçues ne sont pas cognitives, c’est-à-dire qu’elles ne font pas partie des fonctions orchestrées du cerveau, mais sont composées d’échanges émotionnels subtils.

Pourquoi croyons-nous cela? Pour le comprendre, revoyons un peu l’histoire.

Depuis les grecs anciens, les philosophes considéraient que la raison est supérieur à l’émotion. Traditionnellement le cerveau cognitif de l’esprit humain est considéré comme supérieur au versant émotionnel.

Séduits par l’utilisation de celui-ci pour gouverner et assouvir leur passions et désirs, cette conception influença la pensée occidentale et façonné certain de nos institutions et de nos croyances les plus profondes.

Par la suite les psychologues contemporains, ont aussi apporté leur vision sur les mécanismes cognitifs liés à l’apprentissage tout en considérant que l’intelligence est indépendante de l’affective et des émotions. Freud pensait lui aussi que les émotions étaient séparées de l’intelligence, voir opposées à elle. Pour lui l’ego doté de raison et alimenté par le cerveau, guide le passionnel, la libido.

Nous avons accepté tout cela comme quelque chose d’exact, mais ces hypothèses sont-elles correctes ?

De nombreux travaux et recherches sur le développement de l’enfant, les neurosciences, les recherches sur le comportement cellulaire, ainsi que d’autres approches thérapeutiques, font apparaître des failles dans ces croyances.

Par exemple, les tests pratiqués sur l’enfant pour connaître sa capacité cognitive et son intelligence étaient basés sur la capacité de l’enfant à résoudre un problème « Mets le bâton bleu dans le rond ». Face au problème montré par l’adulte, l’enfant devait trouver une solution. Sans quoi il n’était pas intelligent et ses risques d’être quelqu’un et donc heureux s’amoindrissait au fur et à mesure des résultats et de la crainte des parents.

Hors si on prend ces mêmes enfants, et qu’on les regarde faire, on remarquera leur aptitude à observer, à explorer le monde qui les entoure, à toucher pour sentir comment c’est. Si on place ce même enfant non face à un problème à résoudre mais à un comportement, on remarquera qu’il y répondra.

C’est le liens entre son entourage et son environnement, la relation affective et les émotions vécus dés le début de sa vie et le plaisir de la réciprocité avec sa mère qui détient la clé de son intelligence et de son développement mental, et non pas quelques exercices isolés.

Il est donc très surprenant de constater à quel point l’émotion à été délaisse par ceux qui étaient sensés nous éclairés.

Certaines approches ont réduit l’émotion au simple affect, un simple produit d’échanges pulsionnels, qu’il valait mieux ignorés.

C’est pourtant ces émotions non voulues qui se manifestent et qui amènent ces personnes touchées par une souffrance, par un mal de vivre à consulter. Leur attente est celle d’une aide face à un désarroi émotionnel.

Nos émotions sont toujours là quand nous devons faire un choix, structuré nos souvenirs, elles nous donne le sentiment d’exister et détermine notre identité et notre rapport à l’autre. L’expérience de celles-ci nous définis comme vivants, comme humains.

Fort heureusement les choses ne s’arrêtent pas là, il faudra attendre certains aventuriers, capables d’explorer dans d’autres voies pour comprendre l’influence complexe des forces émotionnelles sur le comportement, notre cerveau et la maladie en général.

Par exemple David H.Barlow dont ces travaux ont défini que les troubles de l’anxiété et de l’humeur partagent un dénominateur commun : le refus de l’émotion. Allant jusqu'à dire que « la psychothérapie du XXIe siècle sera émotionnelle ou ne sera pas ».

Daniel Goleman, journaliste scientifique a été le premier à parler « d’intelligence émotionnelle » pour attirer l’attention sur les aspects positifs de l’émotion dans le développement de la personne, et dans sa réussite professionnelle y compris dans l’aptitude à lire, à répondre aux émotions, à éprouver de l’empathie et à les intégrés dans la relation à autrui. Selon lui, ces capacités jouent un rôle encore plus essentiel que l’intelligence dans la capacité à accéder au sucés.

Bruce Lipton explora le comportement cellulaire démontrant comment celles-ci sont influencées par notre environnement, nos croyances et nos émotions.

Les recherches de ces cent dernières années sont plusieurs fois revenues sur l’importance de l’émotion chez l’individu et sur notre intelligence.

Cependant malgré toutes ces nouvelles approches, psychologies, et découvertes, la division entre cerveau droit (émotion) et cerveau gauche (raison) reste latente. Éducateurs, enseignants, médecins aident soignants, politiques et parents continuent à se rallier d’un côté ou de l’autre.

Face à cette vision, je me demande pourquoi faut-il choisir un camp ou un autre.

Si la nature nous à donné un cerveau droit et un cerveau gauche, pour quoi choisir, et rentrer dans cette dualité entre la raison et les émotions, qui fait souffrir tant. L’équilibre n’est-il pas dans la reconnaissance et l’acceptation qu’il faut des deux pour être entier et donc heureux.

Au pays de Descartes « je pense donc je suis » il faudra encore du temps pour lâcher prise sur l’orgueil de ce que nous croyons acquis. Cesser d’utiliser notre corps juste pour transporter notre tête et commencer à se demander si « je sens, donc je suis » et je te demanderais et « comment tu te sens » ?

Carolina Orozco

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